Matinée politique - 1er partie

par Asah | 07-03-24

Matinée politique - 2ème partie

par Asah | 07-03-24

discussion

Les réalisations de Innerfrog

signature innerfrog
Innerfrog

Notes

 

07.03.2024 – ASAH présente son mémorandum aux politiques – notes

 

1. Sylvie Mondy et David Stéphane (T.A.H)

Sylvie est bénéficiaire du service T.A.H depuis 9 ans, son référent c’est Stéphane David. Elle prend la parole ce jour pour nous faire part de son parcours avec le service d’accompagnement. Pour l’y aider, Martin Germeau lui pose quelques questions sur qui elle est et quel est son parcours.

En se présentant, elle nous dit qu’elle est maman d’une fille de 14 ans, et qu’elle ne sait pas bien lire ni écrire.

C’est le SAJ qui l’a orientée vers le service. Après une première rencontre avec Stéphane, elle est placée durant une année sur la liste d’attente. Elle explique qu’au début il s’agissait d’une aide pratico-pratique comme gérer ses paiements, son administratif, etc. Mais, une fois qu’elle a eu bien compris comment le faire, elle a pu passer à un second projet : passer son permis théorique. Pour cela, pendant une année, avec l’aide du T.A.H. elle a étudié pour finalement le réussir. Aujourd’hui, grâce au gain de mobilité que représente pour elle la capacité de conduire, elle peut conduire sa fille à l’école et passer un moment privilégié avec celle-ci, faire ses courses plus facilement, aller voir sa famille, etc.

Ensuite, un autre projet a émergé : prendre soin d’elle et de sa santé qui a mené à la réalisation d’une chirurgie bariatrique.

Quelque temps plus tard, en concertation avec son réfèrent, Sylvie a fait le choix de faire appel à un administrateur de biens. En effet, avec ses propres mots elle nous dit « je ne gérais plus très bien mes sous, je dépensais tout et je le cachais au T.A.H ».

Pour conclure, elle nous dit « Aujourd’hui, à part le T.A.H, je n’ai plus personne. […] Si je n’avais pas eu le T.A.H, où est-ce que j’en serais aujourd’hui ? »

Stéphane David rebondit ensuite sur le récit de Sylvie. Il remet en contexte le fait que toute action est menée à partir d’elle (ce que ne pouvait pas faire le S.A.J). Au niveau de l’administratif, il a surtout été question de faire le point sur ce que Sylvie savait faire ou ne savait pas faire. En constatant qu’elle pouvait gérer seule sans se mettre en péril, l’accompagnement aurait pu prendre fin. Néanmoins, Sylvie avait d’autres aspirations. Quand il a été question de passer son permis, les objectifs de l’accompagnement étaient au moins triples : lui permettre de s’approprier la matière théorique, le faire de manière à ce qu’elle puisse être en sécurité sur la route et lui permettre d’arriver sereine à l’examen.

Ensuite, on aurait pu s’arrêter là pour l’accompagnement. Mais à nouveau, elle avait d’autres aspirations. Quand elle a eu un coup dur, on ne l’a pas détecté directement, « mais, je suis passé chez elle et alors là, j’ai vu que c’était le bordel, ce n’était pas elle ». On a réfléchi ensemble à la mise en place d’un administrateur de biens. Mais aujourd’hui, même si elle a les capacités de gérer seule, elle ne se sent pas encore assez forte.

Pour conclure, Martin Germeau lui demande quelles difficultés il a rencontré en général.

 

2. Leslie Detaille (Le Serac) et Marie Ledain (T.A.H)

Leslie et Marie sont deux travailleuses sociales. Ensemble, elles ont préparé un dialogue qui permet d’échanger sur de nombreuses facettes du travail d’accompagnement : l’administratif, l’importance du lien social, la méconnaissance de l’accompagnement par le politique et le pouvoir subsidiant, les difficultés face à la digitalisation des services publics, etc.

 

3. Claire Lobet (UNamur)

Claire Lobet est sociologue du digital. Elle le dit dès le départ, elle connait peu le monde du handicap. Pourtant, ce qu’elle a déjà entendu lors des interventions précédentes rejoignent ce qu’elle connait.

Elle précise assez rapidement : elle n’est pas contre le progrès. Mais le progrès, ce n’est pas de marcher à une cadence que personne ne peut suivre. Le progrès, c’est d’améliorer les conditions de vie ainsi que les liens sociaux.

Elle divise son intervention en trois histoires :

a. Les grenouilles qui sautent et qui ne comprennent pas que les poissons rouges ne peuvent pas sauter

Les grenouilles sont les informaticiens et les cabinets qui poussent à la technologie, inventent des formulaires, etc.

Aujourd’hui, le travail suppose de nombreux critères :

– Avoir des écrans, un pc, un smartphone

– Avoir maximum 40 ans pour tout comprendre

– Avoir une super vue pour lire les petits caractères

– Avoir une bonne dextérité pour cliquer sur la petite flèche à droite

– Avoir une bonne logique pour cliquer au bon endroit

– Etre agile et rapide

– Etc.

Pour les informaticiens, quand ça va plus vite, alors c’est mieux. Ils créent des sites pour eux, les grenouilles qui sautent.

Toute cette modernisation, cette « simplification administrative » donne en réalité des heures supplémentaires pour les services.

Quand on pose la question aux informaticiens et aux politiques, ils disent que ça passera.

Mais non, ça ne passera pas car ça va beaucoup trop vite et beaucoup trop loin.

Il existe des normes internationales qu’on peut suivre pour être plus adaptés, il existe des associations qui ont des grandes connaissances. Mais on ne les écoute pas.

Dans un cabinet politique (elle y a travaillé), on a des libertés de lancer des choses. Il faut parfois lancer des choses qui embêtent.

Dans les universités, on a des personnes qui travaillent sur des outils pour faciliter la vie des personnes avec handicap ou avec des difficultés, mais on ne les finance pas.

b. Proximus qui propose d’aller voir sur son site internet quand on a un problème de connexion

De plus en plus d’administrations gèrent tout en ligne sans même voir leur « client/bénéficiaire ». Il n’y a plus de lien mais, une plus grande distance au terrain. C’est dramatique pour le politique aussi car on a des administrations qui perdent en compétences, en connaissances, en services rendus, etc.

Ce qu’on appelait la 1ère ligne a disparu. On a même des sites où on ne trouve plus de numéro de téléphone pour joindre une personne.

Tout cela a trois conséquences majeures :

– La connaissance du terrain, de ses difficultés, de ses questions disparait des administrations. Les bénéficiaires deviennent invisibles, théoriques.

– Un sentiment d’abandon nait chez les personnes. Les gens sont fatigués d’être abandonnés.

– Les administrations ne connaissent plus leurs bénéficiaires et donc, font de moins en moins confiance.

Les personnes ont de plus en plus de comptes à rendre.

L’informaticien, c’est un acteur à qui on a donné un mandat. Le politique doit se questionner :

– Est-ce que c’est vraiment utile pour les personnes ?

– Est-ce que ça améliore la vie des bénéficiaires ?

– Est-ce que ça complexifie ?

– Combien d’heures de travail ça entraine ?

c. Nous sommes fermés pour mieux vous servir

C’est le New Management Public. On informatise pour se rendre plus rapide, plus efficace.

Mais la vitesse gagnée dans les administrations entraine un ralentissement de la vie des gens. Il y a une opposition entre gains chez les uns et perte chez les autres.

Aujourd’hui, on est ce qu’on appelle une société de la file d’attente.

Ou le gouvernement continue la course à la digitalisation, mais alors il faut que la numérisation soit taxée pour permettre davantage de services d’aides à domicile.

Ou on réfléchit et on ralentit. Pour cela, il faut écouter les associations, les personnes.

En conclusion, les administrations et les banques ne doivent pas uniquement fonctionner comme des distributeurs de services (vision du new management public). Mais ce sont aussi des institutions qui ont un rôle social de conseiller, d’accompagner, de soutenir, etc. Avec la numérisation, elles font seulement le rôle de distributeur. Après, il ne faut pas s’étonner des burn-out car il y a une perte de sens chez les travailleurs pour qui le sens du travail est d’aider les personnes et qui se voient interdire (faute grave) de le faire.

 

4. Temps d’échanges (et pause café)

F. Theunissen : Convaincue des propos de C. Lobet. On a un GT accessibilité, on a tenté de sensibiliser les entreprises et les pouvoirs publics mais on n’y arrive pas, on ne reçoit pas de réponse. C’est toujours porte close.

Travailleuse sociale : A Bruxelles, malgré toute la mobilisation, les services n’ont pas été entendus. Comment peut-on interpeller ? Comment se faire entendre ?

L. Heyvaert (ECOLO) : c’est digital Wallonia qui dicte la politique digitale en Wallonie. C’est là qu’il faut être. Unia essaie de pousser les portes. Il faut casser le discours qui avance que le numérique va fonctionner. L’éducation permanente est la voie.

C. Lobet : le problème, c’est une représentation du monde chez digital Wallonia qui n’inclut pas les plus fragiles. Au début, j’ai participé à la création du projet mais ensuite je me suis fait « jetée ». Ils souhaitent que la Wallonie soit le prochain Silicon Valley. Ils trouvent positif d’avoir des surveillances caméra à domicile pour les personnes âgées. Il faut des personnes avec une autre vision du monde, et cela, aussi dans les gouvernements. Les universités essaient aussi d’inculquer des autres visions de monde (on n’y enseigne plus le new management public, mais plutôt le management de proximité).

Martin Germeau propose d’interpeller aussi les autres intervenants de ce matin.

Sylvie Mondy : je ne comprends pas, quand il y a des inondations, des incendies alors on peut aider pour reconstruire les maisons. Pourquoi nous, on ne nous aide pas ?

Matin Germeau : quel serait ton monde idéal ?

Sylvie Mondy : un monde où tout le monde s’aide. On est tous des humains, on doit être traités égaux. Martin Germeau : oui, la valeur de l’humanité.

Lionel F. (Inter-Actions) : quels sont vos besoins en activités collectives ?

Sylvie Mondy : ce qui est compliqué, c’est que je dois demander à mon administrateur de biens des sous pour payer. Même si ce n’est pas toujours très cher, 40€ pour une journée par exemple. Mais il me dit non car j’ai déjà dépensé des sous ce mois-ci, par exemple, quand j’ai cassé mon GSM.

Mais sans ces activités, je reste seule chez moi.

Lionel F. (Inter-Actions) : je posais cette question car je m’occupe d’activités collectives (mais aussi de l’individuel). Ce que les personnes nous rapportent, c’est que ça leur apporte du lien social, leur permet de s’ouvrir, de se ressourcer. Et c’est une part importante de notre travail. C’est un équilibre et un enrichissement d’avoir du collectif.

Revient sur le collectif :

– Visa pour le net : construit pour des PSH mais les subventions se sont arrêtées.

– EPN : il est allé voir des EPN mais difficile de trouver un endroit pour travailler.

Certains espaces existent, mais il faut plus de liens, plus d’ouverture et de dialogue.

Florence (Les Chanterelles) : Souhaite relever des points importants des discours précédents.

Stéphane a dit que c’est quand il est allé chez Sylvie, qu’il s’est rendu compte que ce n’était pas comme avant. Dans notre travail on va à domicile, on va dans l’intimité, on passe du temps dans nos voitures pour les déplacements, les personnes nous accueillent chez elles et ça leur demande un effort.

De plus, faire du réseau, c’est une part importante de notre travail. Mais le numérique détricote notre réseau, le travailleur reste seul.

P. Courard (PS) : je réalise des permanences sociales et constate qu’il y a de nombreuses personnes qui vivent dans des situations de surendettement. Mon expérience, c’est que les administrateurs de biens sont souvent mal formés, pas assez proches des besoins des personnes. Par exemple : paie en retard la télévision, refuse les frais de vétérinaire … Il y a un effort à faire dans leur formation.

Travailleuse sociale : il faut nuancer, ils ne sont pas tous comme ça. On constitue un réseau d’administrateurs, et ça se passe assez bien.

Stéphane David : il y aussi un travail de préparation en amont, un travail de fond qui est réalisé.

Christine Mahy : derrière l’administrateur de biens, il ne faut pas oublier qu’il y a d’autres métiers tels que les médiateurs de dette, les accompagnateurs de dette, etc. Il y a un panel de métiers. Parfois, il y a du très bien, mais c’est souvent pour les personnes qui sont déjà très bien accompagnées. La question se pose plutôt là.

 

5. Marina Goffelli (AVIQ)

Les SAC sont nés dans les années 80, pour répondre au souhait de PSH de vivre en autonomie.

L’accompagnement c’est une co-création. On part d’une demande d’une personne pour co-construire une réponse. On ne fait pas pour la personne, mais avec elle.

La réponse peut être individuelle, collective (permet d’être ensemble) ou communautaire. La réponse peut être dans tous les milieux de vie, dans tous les domaines d’action. Mais la réponse est toujours individualisée.

Chaque service est unique selon ses activités, ses bénéficiaires, son réseau, etc. Le travail nécessite de la créativité, de l’inventivité, de l’adaptation. C’est ça la clé du succès.

De nombreuses initiatives viennent des SAC telles que les habitats encadrés ou les activités citoyennes.

Pour garder leur créativité, leur adaptation, il faut qu’ils restent des petits services. Mais la petite taille, bénéfique pour les missions, est aussi négative car le personnel doit être polyvalent : notaire, ouvrier, avocat, etc. On ne peut pas financer tous ce personnel.

Il faut trouver des solutions pour qu’ils aient plus de ressources, des solutions créatives. « L’herbe ne pousse jamais sur le chemin que chacun emprunte ».

 

6. Christine Mahy (RWLP)

Le RWLP et ASAH ont des relations fréquentes car les inégalités sont pour tout le monde, l’exclusion existe pour les déficiences ou pour la pauvreté. Ils vivent des situations très similaires. Et souvent, on a des effets cumulatifs : le parcours de vie, le handicap … tout cela entraine une dégradation.

Les choses ne sont donc pas segmentées, il est important de travailler de manière transversale. On le fait sur le terrain, mais c’est difficile à faire percoler au niveau des politiques et des administrations.

On a l’impression que plus le terrain s’invente, plus il y a une segmentation politique.

Il faut se demander pourquoi on veut gouverner. La réponse est qu’il faut vouloir garantir des conditions de vie quel que soit le parcours de vie.

Le politique doit comprendre qu’il y a un vivier en Wallonie au niveau associatif et des réseaux associatifs (pas seulement les fédérations) qui sont des forces de connaissances, qui représentent les personnes concernées. Mais nos forces sont peu reconnues, peu consultées.

Si on permettait à nos services de perdre moins de temps à rendre des comptes, à faire de l’administratif, on peut structurer une représentation plus régulière.

Aujourd’hui, les politiques dépensent des chiffres énormes dans des consultances privées, qui viennent prendre nos connaissances et souvent les transforment en New Management Public. La connaissance est directement dans les associations.

La démocratie doit être augmentée, vivifiée mais il faut se servir des outils qui sont déjà là. Si quelque chose de structuré peut se créer, on est là (si on arrête de nous faire perdre notre temps à d’autres choses).

Le deuxième point abordé, est que paradoxalement on nous dit qu’il faut désinstitutionnaliser, et de l’autre, on avance trop peu dans le renforcement de l’accompagnement hors institutionnel.

On peut faire le parallèle avec le statut de cohabitant. Si une personne avec une déficience retourne vivre en famille, alors elle perd en revenus.

Si le statut risque d’être sur la table, c’est grâce à la coalition des acteurs.

Certains disent que si on leur donne trop d’argent, alors on ne pourra plus leur faire faire ce qu’ils doivent faire. Des administrations existent parce qu’il y a la présence de pauvres.

Au niveau du numérique, c’est un enjeu majeur de la démocratie. A nouveau, il faut une coalition pour mettre sur la table.

Le sujet des formations et de l’emploi est un sujet qui nous préoccupe tous, on l’a vu lors des petits déjeuners politiques. Il y a des difficultés pour les personnes d’entrer dans le champ du travail et de la formation, mais paradoxalement tout le monde dit qu’il faut travailler.

Il faut se poser la question de comment on se réalise dans l’emploi.

Même dans l’emploi, on fait des catégories. Pas assez travaillé, trop de chômage, trop de cpas … les personnes deviennent objets des administrations et des enveloppes et non plus des sujets. Ce sont des violences qui se superposent.

Les personnes ne sont pas seulement des portefeuilles et des papiers, mais des personnes qui veulent projeter leur créativité dans la société, faire leur traversée, se voir dans les yeux des autres, etc.

SI on évalue les mesures avec ce prisme-là, alors les budgets seront différents. Aujourd’hui, ceux qui paient, ce sont les pauvres, ceux qui ont des déficiences, les travailleurs à temps partiel qui ne l’ont pas choisi, etc.

 

7. Jean Blairon (RTA)

 

8. Intervention des représentants politiques

Martin Germeau leur demande, en 3 minutes, de dire ce qu’ils ont retenu de cette journée.

Courard P. (PS) : Conseiller communal (HOTTON), Sénateur (ETAT FÉDÉRAL), Député wallon (RÉGION WALLONNE), Député au Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles (FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES)

(Intervention avant Jean Blairon car devait quitter l’événement pour 12h) :

C’est important d’entendre les besoins. Il constate qu’il faut revenir au bon sens, réhumaniser les relations, faire confiance au terrain, travailler de manière transversale, donner des moyens supplémentaires.

Tout ce qui a été évoqué est transversal.

Il ne faut plus vouloir formater l’accompagnement. Le monde politique et administratif ne doit plus faire rentrer les personnes dans des cases. Il faut maintenir un contrôle, c’est important, mais ne pas être dans cet excès.

Rappel que son combat électoral concerne le statut de cohabitant mais que ce n’est pas gagné, il a besoin de beaucoup de forces de conviction.

Il diffusera ses notes à l’intérieur de son parti.

Custinne B. (Défi) : conseiller communal Yvoir, candidat liste régionale, travaille au SPF

Dit être inexpérimenté dans le domaine. Il en a conscience grâce aux retours que lui fait le médecin traitant avec lequel il vit.

Il a appris beaucoup de choses, mais retient surtout la liste d’attente. Comment peut-on imaginer que des besoins si vitaux peuvent attendre ?

Au niveau de l’individualisation des droits, son parti est favorable à la suppression du statut de cohabitant.

Il revient sur la question posée par Jean Blairon au niveau du sens donné à l’Etat. Sa position personnelle (peut- être pas celle du parti) est qu’il faut être au service de l’ensemble de la population, il faut co-construire, favoriser la participation citoyenne. Mais avant de construire des nouvelles choses, il faut venir vers les associations. Il faut faire des rencontres régulières, et pas seulement durant les élections. Il faut réfléchir avec le terrain la manière de gérer l’argent public.

Heyvaert L. (Ecolo) : Député wallon, Député au Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles

Ce qu’il retient, c’est l’image d’un couteau suisse, à l’opposé d’une grande scie. Comment donner de l’importance au couteau suisse ? Quand il y a une crise, on donne des moyens, mais souvent à la scie car c’est plus visible.

Le digital est un combat sociétal à mener.

Pour lui, la répartition du poids entre l’exécutif et le législatif n’est pas suffisante. Il faut davantage travailler sur le long terme, batailler dans les parlements.

Au niveau de l’administratif, il aurait aimé que derrière les tracteurs du secteur de l’agriculture, il y ait une convergence de tout le monde social.

Leal-Lopez C. (Les Engagés) : Cheffe de Groupe au Conseil communal Sambreville et Conseillère communale Sambreville

Elle retient la frustration et la révolte face au fait de ne pas être entendu et écouté. Elle prend bien note de la charge administrative.

Elle se questionne sur le fait qu’il y a beaucoup de travailleurs sous contrat APE. Comment faire une vraie politique avec des contrats fragiles ?

S’ils vont au gouvernement, l’assurance autonomie défendue par leur parti sera proposée.

Elle est du même avis sur le statut de cohabitant, sur le fait que les structures doivent rester petites et diversifiées.

Elle se questionne sur la raison qu’il y ait autant de manques à Liège, pourquoi l’accompagnement n’est pas harmonisé sur le territoire.

Bernard A. (PTB) : Députée PTB au Parlement de Wallonie – Cheffe de groupe PTB au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Conseillère communale à Seraing.

Les partages de ce jour lui rappellent ce qu’elle a vécu quand elle était assistante sociale : les rapports, l’administratif, mettre dans des cases, etc.

Mais ce qui compte le plus, c’est un travail qui a du sens et de permettre aux personnes d’avoir une place dans une société qui n’est pas faite pour eux.

Le plus important, c’est le commanditaire, le parti politique, c’est un outil.

Il faut des rencontres plus régulières pour se rappeler pourquoi on travaille, on se laisse parfois entrainer par toutes la machine (lecture de texte, amendement, …). On a besoin du secteur associatif.

Rappelle que le statut de cohabitant a été porté au départ par les partis de gauche également et qu’il faut admettre quand on a fait des erreurs.

Ait-Baala L. (MR) : députée Bruxelloise

Ce qu’elle a entendu ce jour est très similaire à ce qui se vit à Bruxelles. Il y a un échec relatif des politiques publiques.

Elle retient tout ce qui a été dit à propos de l’administratif, du numérique, de l’accès aux services, des listes d’attente … certains mots sont éclairants.

Pour le statut de cohabitant, cela s’inscrit dans un contexte plus large. Le droit n’est pas neutre. Elle souhaite aussi voir la fin de ce statut.

Elle rappelle que son parti porte également l’idée d’une assurance autonomie et une logique de décloisonnement à propos des formations.

Aujourd’hui, les services publics ne font pas assez d’efforts pour porter le combat de la formation.

Pin It on Pinterest

Share This
Aller au contenu principal